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La chapelle d’Yron 

La chapelle d’Yron appartient à deux époques qui se succèdent et se confondent dans l’ère romane secondaire : le style simple du XIème siècle et celui plus correct et plus ornementé du XIIème siècle.

Le plein-cintre s’y marie élégamment à l’ogive naissante, et les caprices du ciseau roman y viennent çà et là donner de la vie à un art dégénéré.

L’abside semi-circulaire qui termine cet édifice, la petite tourelle qui s’élève à son côté méridional, la charmante porte romane qui orne sa façade, lui donnent aussitôt un aspect intéressant et qui sollicite l’attention des visiteurs.
 
 

Le rond-point de l’abside, plus petit que le reste du monument, est percé de trois fenêtres en plein cintre, très étroites, disposées sans symétrie et inégale de hauteur. La fenêtre du centre est plus grande que les autres et celle du nord plus basse que celle du midi.

L’oeil cherche en vain les modillons qui devaient couronner ce rond-point. Ils ont fait place à une corniche moderne sous le marteau de quelques maçons réparateurs ; mais ils se poursuivent de chaque côté du choeur jusqu’à la nef. Au nord, ces modillons sont espacés d’une façon irrégulière, caractère infaillible de l’architecture du XIe siècle ; plus récents au midi et placés à égale distance, ils sont sculptés avec art et représentent des têtes fantastiques et des variétés de moulures.

Les contreforts sont de simples pilastres sans aucune ornementation.

  

Le choeur reçoit le jour par une fenêtre au nord et deux aux midi, semblables aux trois autres du sanctuaire par leur forme et leur irrégularité. Sans un vaste bâtiment qui masque le côté septentrional de la chapelle, le nombre mystique de sept fenêtres serait complété dans l’abside.

La tourelle, située entre le choeur et la nef, comme séparant les deux époques de leur construction, s’élève un peu au-dessus de la corniche du toit. On y entre extérieurement par une petite porte cintrée ; un escalier à vis dont les marches sont usées y conduit sous les combles, où l’on peut admirer une charpente en châtaignier parfaitement conservée et très belle d’exécution.

La nef a deux fenêtres grandes et régulières, dont la forme ogivale peu prononcée indique l’époque de transition du cintre à l’ogive.

La façade est plus riche d’architecture que tout le reste de l’édifice. Sa porte romane se compose d’une archivolte à triple moulure dont l’une est constellée ; les parois latérales sont garnies de deux colonnes élégantes aux chapiteaux sculptés sur lesquels s’épanouissent des feuilles de vigne et des crosses végétales. Sur la corniche du chapiteau de droite on distingue des caractères effacés et indéchiffrables.

Au-dessus de cette porte s’ouvrait une large fenêtre ogivale à double baie surmontée d’une simple rose. Plus haut, dans l’angle du pignon, une autre petite fenêtre cintrée éclaire les combles. Le sommet du pignon est orné d’une croix en pierre sculptée à jour et de forme primitive. A côté de la porte, à droite du spectateur, il existe une large ouverture à plein cintre dont l’usage nous est inconnu. La corniche qui règne au dessus de la porte ne repose que sur trois modillons ; deux sont placés sur les chambranles de cette porte et l’autre au-dessus de l’ouverture.

Le côté septentrional de la chapelle se relie, comme nous l’avons dit, à un vaste bâtiment qui communique dans la nef par une porte intérieure. Cette maison présente à sa façade le style de la renaissance ; par derrière, elle est flanquée d’une tour octogone plus récente.

L’épais vantail de sa porte roule sur un pivot formé d’une grosse pierre carrée. Au premier aspect, l’ensemble de ce petit sanctuaire inspire encore un respect religieux, malgré l’absence de tout appareil du culte catholique. L’hémicycle de l’abside, au fond duquel figure encore une statue de la Vierge, les colonnes, la voûte, les peintures murales, le demi-jour que versent les étroites fenêtres, tout y rappelle encore le lieu sacré de la prière et impressionne douloureusement l’âme chrétienne.

La voûte du sanctuaire, plus basse et plus étroite que celle de la nef, a une tendance à l’ogive. L’angle que forme cette saillie est rempli par une moulure à la voûte, et de chaque côté par une colonne engagée, au chapiteau sculpté d’une fleur sans relief.

Les fenêtres de l’abside et du choeur sont celles que nous avons observées à l’extérieur. Une seule offre une particularité assez bizarre : la fenêtre qui se trouve à côté de celle du centre, au midi, a été entaillée et élargie sur sa paroi latérale, en ligne droite vers l’autel, de manière semblerait-il que la lumière vint plus abondamment et plus directement éclairer le lieu du sacrifice. La piscine est postérieure à l’abside, du moins quant à son ornementation, comme l’indiquent son encadrement trilobé et son sommet angulaire garni de crosses végétales ; elle est à double étage et recevait par deux trous l’eau des purifications.

La voûte de la nef est très belle, très solide et s’arrondit en berceau dans toute son étendue. Deux épaisses nervures carrées très saillantes en garantissent la solidité ; celle du milieu repose sur deux grosses colonnes dont les chapiteaux sont ornés de feuillages, de figurines d’évêques et d’animaux fantastiques.

Du côté de la maison, une ouverture carrée pratiquée dans la muraille devait recevoir une fermeture et servait peut-être à renfermer les vases sacrés.

Les fresques de l’abside sont les mieux conservées. Au centre, on distingue la grande image de Jésus-Christ, le fondateur et le chef de l’église. Il bénit de la main droite et la gauche tient un livre sur lequel deux lettres de l’alphabet grecque, l’alpha et l’oméga, rappellent qu’il est le commencement et la fin de toute chose. Ses quatre symboles évangéliques l’accompagnent : à sa droite, l’homme et le lion figurent Saint Matthieu et Saint Marc ; à sa gauche, l’aigle et le boeuf représentent saint Jean et Saint Luc. Ils tiennent tous le livre des évangiles ; les animaux l’ont suspendu à leur cou. Le Christ est placé dans une auréole circulaire dans laquelle s’entrelace une autre auréole trilobée qui renferme les emblêmes évangliques. De chaque côté de ce tableau un ange céroféraire est en adoration.

                                        

Au-dessus de la tête du Christ, dans un nimbe circulaire, deux autres anges balancent l’encensoir, et au point culminant de la voûte on aperçoit deux cercles tracés l’un dans l’autre, entre deux anges adorateurs. Ces deux cercles, images de l’éternité, symbolisent aussi les deux personnes divines dont l’Homme-Dieu complète l’indivisible Trinité.

Sur le pourtour de la voûte, l’artiste décorateur a peint les douze apôtres. Du moins, il est plus facile de le supposer par le nombre de personnages que de s’en convaincre par leurs caractères distinctifs, car il n’en reste plus que des vestiges épars. Les parois intérieures des fenêtres sont aussi revêtues de peintures historiées. Ces saints personnages sont debout dans des niches peintes dont les bordures sont enjolivées de zigzags. Le bord de la voûte est décoré d’entre-lacs et de palmettes. Les couleurs dominantes sont le jaune et le rouge.

Dans le nef, les murailles ont été également enrichies de peintures. On y distingue encore quelques saints auxquels il serait impossible d’assigner des noms. Toute la voûte, qui a peut-être été reconstruite ou réparée, est ornée de traits rouges qui se croisent, formant des carrés symétriques au milieu desquels on a peint une rose à cinq feuilles.

Le sanctuaire, moins spacieux que le choeur de la nef, était plus élevé d’une ou deux marches. L’ancien pavage a été complètement détruit. L’autel primitif existe encore. La table, d’une seule pierre, est posée sur un appareil de maçonnerie en pierres taillées. La dimension de la tablette porte 1m96 de longueur, 1m04 de largeur et 0m17 d’épaisseur.

Voici les dimensions de la chapelle. Sa longueur totale est de 19 m 48, la largeur de la nef est de 6 m 16. Le sanctuaire a 4 m 56 de profondeur et 3m30 de largeur. La voûte est élevée de 8m25 au-dessus du sol.

 

Source : centre généalogique du Perche-Gouët

 
 

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